Les 22 et 23 avril 2024 s’est tenue l’Université de Printemps de l’EAFC de Nice au Centre International de Valbonne.
Les acteurs de l’éducation de l'académie de Nice s’engagent quotidiennement pour que les enfants et les jeunes de notre territoire se construisent positivement et réussissent scolairement.
Toutes et tous sont mobilisés pour que les enfants et les jeunes qui leur sont confiés trouvent dans l’École les ressources et les moyens de grandir et de se savoir enfant de notre pays, de se projeter et de se réaliser citoyen de notre République. C’est pourquoi les échecs et les ruptures scolaires sont si douloureuses aux professionnels que nous sommes toutes et tous.
Tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser
Dans la mesure où aucun enfant n’est naturellement enclin à choisir l’échec, dans la mesure où « tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser » (code de l’éducation), chacune et chacun des enseignants et des personnels d’encadrement a besoin de comprendre ce qui peut résonner, vibrer, vivre et finalement agir intérieurement, pour faire obstacle à la réussite scolaire.
Les enfants et les jeunes, mais aussi les adultes, dans leur grande majorité, sont « porteurs » de vulnérabilités personnelles de différentes natures. Ces vulnérabilités sont la cause de manifestations visibles ou invisibles qui peuvent nuire voire empêcher les apprentissages, la réussite, et l’émancipation.
Même si l’École ne peut pas tout résoudre, de nombreux et prestigieux intervenants de cette université de Printemps ont accepté de nous éclairer, de nous donner matière à penser mais aussi grain à moudre et ainsi nous permettre d’agir, agir dans les gestes et les attitudes professionnels ordinaires de nos métiers respectifs, agir pour soutenir, agir pour étayer, et, agir pour contribuer au dépassement de ces vulnérabilités et à leur transformation en forces pour devenir et réussir.
Cette université de printemps, proposée par l’EAFC de Nice en lien avec l’inspection générale et de nombreux et prestigieux partenaires, a proposé deux jours pour nourrir les connaissances, penser les pratiques, construire des partenariats, ensemble, 1er et 2d degrés, personnels d’enseignement, personnels des domaines administratif, technique, santé, social, et personnels d’encadrement.
1er jour : les vulnérabilités de nos élèves, un enjeu éducatif
Ce lundi 22 avril 2024, l'Université de Printemps fut lancée par Karine Vittaz, proviseure et Thomas Rambaud, secrétaire général représentant Mme Natacha Chicot, rectrice de l'académie de Nice, pour 2 jours de formation, avec près de 700 personnels de l'académie de Nice mobilisés pour connaitre, comprendre et agir.
Lors d'une conférence et diverses tables rondes, ils se sont racontés des parcours, se sont fait entendre des voix qui ont donné matière à penser.
Différents ateliers ont été proposés pour permettre d’éprouver, de découvrir ou de construire des moyens pour agir dans le cadre de nos métiers.
Conférence
Les participants ont pu assister à une conférence du Docteur Jonathan Ahovi.
Jonathan Ahovi est pédopsychiatre, responsable de l’unité de psychopathologie de l’adolescent (UPA) à l’hôpital Louis Pasteur à Dôle. Il dirige une consultation transculturelle à la Maison de Solenn / Maison de adolescents de l’hôpital Cochin.
Tables rondes
Plusieurs tables rondes étaient organisées pour comprendre comment agissent les vulnérabilités chez les enfants et les adolescents :
- Des failles créées par les migrations aux forces qu’elles peuvent engendrer.
J. Ahovi, pédopsychiatre, spécialiste de la transculturalité :
- Comment le genre peut être considéré comme une vulnérabilité dans certains environnements professionnels ?
L. Sassatelli, maîtresse de conférences, Université Côte d'Azur
- De la vulnérabilité naturelle de l’adolescent aux vulnérabilités favorisées par les contextes et les parcours : des acquis de l’expérience en milieu pénitentiaire
L. Nègre, IA-IPR EVS, ancien Proviseur-Directeur de l’unité pédagogique régionale Sud, enseignement en milieu pénitentiaire
- Ce que les violences intrafamiliales et les violences sexistes et sexuelles génèrent de vulnérabilités chez les enfants et comment elles peuvent se repérer : l’Ecole lieu refuge des enfants et des jeunes.
P. De Montvalon, Directrice CIDFF 06
Des ateliers au choix
Plusieurs ateliers étaient proposés également au choix des participants :
- Avoir conscience de ses émotions et les gérer : comment aider les élèves ?
Public : enseignants premier et second degré-chefs d’établissement
- Réguler son stress au quotidien ?
Public : enseignants premier et second degré-chefs d’établissement
- Le genre, un biais de réussite et d’orientation ?
Public : enseignants second degré-chefs d’établissement
- Les sciences cognitives pour surmonter les vulnérabilités et prévenir l’échec scolaire
Public : enseignants premier et second degré-chefs d’établissement
- Les vulnérabilités au prisme de l’éducation artistique et culturelle : espaces de création et de débats?
Public : enseignants premier et second degré-chefs d’établissement
- L’étayage des vulnérabilités liées au genre, de la conscientisation à la mise en pratique au cœur de la classe
Public : enseignants second degré-chefs d’établissement
Deuxième jour pour entrer dans les pratiques
La deuxième journée offrira au public d’entrer dans des pratiques susceptibles de contribuer à la résilience de certaines de ces vulnérabilités dans l’ordinaire de leurs pratiques professionnelles.
Comment créer les conditions du bien être des élèves en EPS au travers des 5 Champs d'Apprentissage (bienveillance/exigence)
L’objectif de la journée était de faire connaitre les précautions professionnelles à prendre dans les pratiques pour favoriser le bien-être cognitif des élèves : le développement des compétences psychosociales : de l'enseignant... aux élèves : empathie et bien être.
- Diagnostic des élèves pour les connaitre afin de mieux les accompagner et les faire réussir
- Méthodes et outils utilisés par l'enseignant d'EPS afin de guider les élèves dans leurs apprentissages, leur donner des retours sur leur pratique avec des indicateurs accessibles (plots, feuille, vidéo) associés à des conseils constructifs argumentés, mettre en place un suivi individuel des acquisitions, un enseignement et une évaluation explicites, adaptés aux élèves à besoins éducatifs particuliers...
- Différenciation pédagogique et les degrés de maitrise au service de l'identification des progrès par rapport aux attendus
- Formes de pratiques favorisant le bien être cognitif, instaurant un climat de travail bienveillant pour permettre à chacun de s'exprimer à son niveau
- Expériences prenant en compte les ressentis du jour des élèves lors de la prise en main
- Comment s'exprimer et le moment le plus propice pour rappeler à l'ordre une conduite déviante ou un élève peu engagé
- Opérer des choix pour permettre à tous les élèves d'apprendre et se rendre plus disponible pour chacun.
- Prendre le temps de retour au calme et de relaxation en fin de cours
- Les indices pour identifier un élève vulnérable ; Vers qui se tourner pour faire part/partager de son inquiétude
- Au sein de l'établissement : CESCE, projet en lien avec le climat scolaire, dispositif Phare, égalité filles et garçons, vivre ensemble, respect autrui, sentiment de compétence...
- Avec les partenaires : élèves à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap
Histoire-Géographie : "Vivre la géographie sensible"
Pourquoi une géographie sensible ? Pourquoi une géographie sensible dans les apprentissages ?
Enseigner une géographie sensible, c’est offrir aux élèves l’opportunité d’avoir une approche en géographie qui laisse une place aux expériences sensibles, aux émotions, c’est permettre une approche sensible et personnelle des territoires.
Le programme de géographie de cycle 3 s’y prête tout particulièrement avec la notion d’habiter qui en est au cœur et qui nous invite à inscrire les représentations et les pratiques spatiales au cœur de nos enseignements.
Les autres programmes du cycle 4 et les nouveaux programmes de lycée notamment avec la question spécifique sur la France sont aussi l’occasion de pratiquer avec les élèves cette géographie sensible en plaçant le quotidien et l’expérience personnelle des élèves au cœur de nos pratiques de classe.
Pour faire suite à la visioconférence avec une experte sur cette question qui s'est tenue en amont, un parcours sensible était proposé dans le territoire du CIV et son environnement proche.
Ce travail mit en jeu une observation directe, un examen attentif in situ d’objets matériels et de phénomènes, de telle manière que les informations recueillies puissent servir de matériau pour l’acquisition de connaissances géographiques.
Les participants furent invités à éprouver l’ensemble de leur cinq sens qui participent à l’appréhension des lieux tout au long du parcours qui était ponctué de points d’arrêts.
Un carnet sensoriel leur a permis d’enregistrer et de stocker l’expression de leurs ressentis et de leurs interprétations.
A l’issue du parcours, un temps fut pris pour recueillir les témoignages et échanger autour de cette expérience.
Dans un second temps, un diagnostic sensible fut établi et une reconstitution du parcours sur papier a été proposée de façon à recueillir des informations sur les manières de décrire les lieux traversés et les évènements les plus marquants. Les participants ont pu ainsi construire leurs cartes sensibles, animées de sons, de visuels, d’écrits sensibles.
Pour passer du registre de savoirs de l’expérience à celui des savoirs géographiques, le groupe a réfléchi aux outils, notions et connaissances géographiques à mobiliser pour institutionnaliser cette expérience et formaliser les savoirs en jeu.
Enfin, avec les participants, des pistes ont été dégagées afin de pouvoir engager des pratiques de classe en géographie sensible avec vos élèves.
Interlangues : "Différencier les pratiques en langues vivantes"
Le Salon de la Différenciation Pédagogique Inter-Langues est un séminaire conçu pour enrichir et dynamiser son approche pédagogique, pour penser des adaptations efficaces aux multiples situations de classe et profils d’élèves. Composé de six ateliers soigneusement élaborés et complémentaires, ce salon fut l’occasion d’aborder plusieurs aspects essentiels de la différenciation pédagogique.
Tout au long de cette journée dans le cadre de six ateliers dédiés ont été explorées des méthodes éprouvées pour :
- Renforcer la mémorisation des élèves ;
- Construire des séances intégrant des propositions de travail différencié ;
- Favoriser la coopération en classe ;
- Perfectionner les stratégies de réception et de production linguistique ;
- Évaluer de manière efficace ;
- Découvrir des approches pour dédramatiser les erreurs et en faire des tremplins pour de nouveaux apprentissages.
Lettres : "Comment l’enseignement de la littérature favorise l’estime de soi du jeune lecteur"
Magali Brunel, Professeure des Universités, Faculté d’éducation université de Montpellier présentait « Et nous devînmes tous des Indiens » ou comment l’enseignement de la littérature peut-il contribuer au développement du bien-être et de l’émancipation des élèves.
4 ateliers étaient proposés :
- Culture littéraire patrimoniale et culture « informelle » des élèves : carnet ou journal de lecteur, anthologie ou boite de lecteur, autobiographie ou autoportrait de lecteur pour affirmer son identité
- La transmodalisation pour favoriser l’entrée en littérature : diversifier les perceptions sensibles du jeune lecteur
- Le numérique comme accès facilitateur à la littérature : la fanfiction, pratique sociale et adolescente au service du plaisir de lire au sein d’une communauté de lecteurs.
- La bande dessinée et le roman graphique pour favoriser l’immersion rassurante en littérature
"Sciences et Education"
En interdegré (enseignants du 1er degré et du 2nd degré), une journée destinée à l’enseignement scientifique (conférence, ateliers, rencontres de partenaires, master classe).
M. Bertrand Pajot, IGESR ouvrait la session, puis le temps d'une conférence, Anne Szymczak, IGESR en charge de la coordination des missions de l’IGÉSR et du pilotage de la mission permanente Enseignement primaire, présentait « Sciences et technologie : enseignement ou culture ? ».
Une table ronde sur « L’investigation scientifique ou comment engager les élèves dans les apprentissages et construire une relation de confiance avec les figures d’autorité ? » avait lieu avec :
- G. Briche, Colonel, Officier Adjoint Police Judiciaire - Région de Gendarmerie Centre Val de Loire
- G. Cognon, Lieutenant-Colonel, Chimiste - Officier criminalistique - IRCGN - Gendarmerie Nationale
- R. Drexler, chef de projet de l’opération « Experts à l’Ecole » - « Sciences à l’Ecole ».
- J. Josephine, adjudant – Enquêteur au sein de la Maison de protection des familles du Loiret.
Des ateliers au choix étaient proposés :
- Master class
Public : enseignants et directeurs du premier degré
- Argonimaux - Projet CNES – Les tortues marines
Public : enseignants premier et second degrés (Cycle 3)
- Opération « Experts à l’Ecole »
Public : enseignants du second degré
- « Vie et mort des étoiles - Astro à l’Ecole »
Public : enseignants du second degré
- Intelligence Artificielle et biais
Public : enseignants du second degré
- « Sismo à l’Ecole – Edumed »
Public : enseignants du second degré
"Leadership responsable"
Pour les personnels d’encadrement, une journée dédiée au leadership responsable (conférence, ateliers de développement personnel, master classe) a été proposée par Franck Brillet, IGESR, directeur de l'Inspe de l’académie de Nice, Professeur des Universités en management et ressources humaines.
Diiférents sujets ont été abordés :
- Quelques éléments pour aborder le changement,
- Ecosystème du travail en transformation, concepts, outils d’analyse et leviers pour agir,
- Leadership, concepts, activités, clés de la réussite,
- Compétences, concepts, outils d’analyse et d’action.
