La prospective territoriale est désormais au coeur des programmes de géographie tant au collège qu'au lycée. Particulièrement formatrice, elle invite les élèves à questionner les territoires du présent pour essayer d'en déterminer les avenirs possibles. En cela, elle mobilise chez les élèves de nombreuses capacités d'analyse territoriale propres à les faire réfléchir non seulement sur l'organisation de leur espace proche mais sur les ressorts du devenir de territoires plus lointains. Articulée aux grandes thématiques que constituent l'aménagement du territoire ou le développement durable, elle contribue à faire de la géographie un vecteur de réflexion citoyenne et d'émancipation pour nos élèves.
De nombreuses ressources existent pour vous permettre de travailler sur la prospective territoriale en géographie. Vous trouverez ci-dessous les synthèses les plus récentes sur la question :
Le numéro 2 de la revue académique interactive Can@bae de l'académie de Lyon, consacré à l’expérimentation de la démarche prospective en géographie.
Les actes du FIG 2018 : La France de demain
Une expérimentation à découvrir dans l'académie de Lille
Une synthèse sur le site de l'académie de Dijon
Le projet GRAPHITE « Géographie prospective des territoires urbains »
GRAPHITE est une démarche participative d’urbanisme de proximité accessible à tous. Sa méthodologie a été construite au LPED (Aix Marseille Université) pendant 4 ans d’expérimentation dans les lycées de la région Provence Alpes Côte d’Azur, en lien avec le rectorat, des enseignants et des acteurs des territoires locaux (Région, métropole AMP, associations).
Cette démarche s’appuie sur les espaces de vie des jeunes pour analyser leurs territorialités, représentations, propositions urbaines.
Dans notre académie, trois lycées ont été concernés :
- La Garde, Lycée Le Coudon :
Dalila AIT EL DJOUDI, Jean-François BEZ , Marie-Anne FRAISSE, Grégory VILLARD - Nice, Lycée Guillaume Apollinaire : Céline BACCARI
- Toulon, Lycée Dumont d’Urville : Elodie PAREDES
https://graphite.lped.fr/graphite-education-nationale-et-enseignants/
Divers outils méthodologiques issus du projet sont par ailleurs rendus accessibles sur ce site. Ils peuvent être adaptés en fonction des publics. Nous vous souhaitons de belles découvertes et des envies de prolonger ces expériences géographiques.
Le projet Graphite sur le site
A l'échelle locale : le concours "Imagine ta ville, imagine ta commune en 2040" organisé par la communauté d'agglomération d'Antibes- Sophia Antipolis en partenariat avec le Rectorat.
Formation à la Géoprospective : PAF 2018-2019 :
Compte-rendu de la rencontre "Pratiques en partage"
Des jeux en Histoire et Géographie
mercredi 15 mai 2019 - CANOPé Nice
Sour l’impulsion de l’inspection pédagogique d'histoire-géographie et de Canopé de l'Académie de Nice, plusieurs professeurs d’Histoire et de Géographie se sont retrouvés, pour :
- Vivre les jeux proposés en situation et partager un moment ludique
- Evaluer la pertinence et l’intérêt des jeux proposés pour l’apprentissage des élèves
- Se projeter pour les mettre en œuvre en classe
Les deux jeux de plateau proposés :
site CANOPé Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
On sait désormais que jouer est une activité indissociable de l'apprentissage. Le jeu, articulé aux savoirs est un moyen de motiver les élèves au travail, un outil d’apprentissage vecteur de connaissances et de compétences.
Le processus ludique, comme levier d’apprentissage ? Et pourquoi pas ?
Vous trouverez ci-dessous, quelques réflexions et pistes issues des échanges qui ont eu lieu entre les enseignants participants.
Quelles conditions pour un jeu attractif ?
- Une règle du jeu.
- Des règles simples, accessibles, assimilables rapidement.
- Des règles pour permettre un cadre rassurant pour l’élève et lui permettre de s’y engager.
- Un jeu qui s’inscrit dans un projet didactique.
- Un jeu comme espace de création et de production.
Il est intéressant de pouvoir manipuler les cartes, comme dans le jeu en Histoire où il y a nécessité de bouger les cartes au fur et à mesure et de les replacer en fonction des événements introduits et de la chronologie qui se construit au fur et à mesure. Cette manipulation facilite la compréhension de la temporalité.
Il faut que le jeu permette une certaine souplesse, de la découverte et de l’imprévu, qu’il offre aux joueurs le sentiment de disposer d’une certaine liberté dans leurs choix, leurs stratégies et leurs actions, qu’il introduise de l’aléatoire (« évènements aléatoires » dans le jeu géographique).
- Un jeu pour se faire plaisir, et s’amuser ensemble.
Le plaisir est eu cœur du jeu. On peut jouer débout, se déplacer, on peut jouer dehors
Le plaisir participe d’une meilleure implication des élèves en classe et dans les apprentissages.
Ce que le jeu permet :
- Construire des repères en histoire (évènements clefs, et acteurs et actrices - en ajouter - de la Guerre froide) et en géographie (localisation des pays)
Dans les deux cas, des planisphères pourraient être ajoutés, et notamment une carte de projection polaire pour le jeu sur la guerre froide.
- D’appréhender et de construire des notions ou des démarches historiques et géographiques
La notion de puissance dans la mondialisation, de hard et soft power, pour le jeu en Géographie.
Le jeu en histoire permet de travailler l’enchainement des évènements, de travailler la causalité, de réfléchir à la chronologie.
- De rythmer une séquence, une séance
Pour introduire une séquence et faire émerger un questionnement, une série d’interrogations.
A l’inverse pour terminer une séquence et pour remobiliser les savoirs acquis
- De développer des compétences sociales et civiques
Des compétences sociales et civiques qui participent à la formation de la personne et du citoyen (domaine 3 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture) et qui fournissent des méthodes et des outils pour apprendre (domaine 2).
Jouer en groupe suppose discussion, collaboration, interactivité. On apprend à mutualiser et coopérer, à argumenter, à confronter les points de vue etc.
- D’instaurer un climat agréable dans la classe, de dénouer des tensions, d’apaiser des relations à travers le jeu et les postures qu’on engage.
Quel prolongement ? Quel réinvestissement ?
- Organiser une phase d’analyse et de synthèse du jeu est nécessaire.
Elle permet avec les élèves par une démarche réflexive, de vérifier la bonne compréhension des notions et de phénomènes abordés, et d’articuler le jeu avec l’ensemble du programme.
Le jeu peut aussi ouvrir des débats, poser à nouveau des questions historiques et géographiques qui pourront alimenter la suite des cours.
Par exemple, pour le jeu en géographique, on peut revenir sur les critères retenus pour définir une puissance et les facteurs de puissance ou revenir sur les différents événements aléatoires et y réfléchir. En histoire le jeu proposé permet en lycée d’engager une réflexion avec les élèves sur la notion d’évènement, de période, d’interroger l’articulation entre événement et contexte.
Cela permet aussi de retravailler les représentations des élèves. Ainsi, le jeu peut implicitement renvoyer à des représentations qu’il peut être utiles de faire émerger, de discuter, de déconstruire. Par exemple pour le jeu de géographie, revenir sur la répartition des points par pays : pourquoi attribue-t-on moins de points à tel pays plutôt qu’à un autre ?
- D’autres pistes :
- Jouer entre professeurs.
Ouvrir le jeu à d’autre diclines, le proposer à l’occasion d’un temps fort dans l’établissement pour qu’il contribue à la vie de l’établissement.
- Faire construire le jeu par les élèves.
Quelques pistes pour compléter :
Apprendre avec le jeu numérique
http://eduscol.education.fr/jeu-numerique/rubrique/1776
Le réseau LUDUS
http://www.lepetitjournaldesprofs.com/reseauludus/tag/geographie/
Le jeu des localisations urbaine de C. Grataloup
http://www.ac-grenoble.fr/histoire/didactique/general/jeux/villes/index.htm
Jacob et E. Servais, « le jeu en contexte scolaire : un outil au service du renouveau de la géographie ? », Espaces du jeu, espaces en jeu, Sciences du jeu, 8, 2017
François, le jeu pédagogique,
https://docplayer.fr/52002677-Le-jeu-pedagogique-pascal-francois-ia-ipr-creteil.html
Sur le site académique HIST GEO Académie de Nice : dans la rubrique Numérique
Marie Laure Gache
IA IPR Hist Géo Académie de Nice
Juin 2019
Choisir d’inscrire la géographie sensible dans les apprentissages, c’est offrir aux élèves l’opportunité d’avoir une approche en géographie qui laisse une place aux expériences sensibles, aux émotions, c’est permettre une approche sensible et personnelle des territoires.
Le programme de géographie de cycle 3 s’y prête tout particulièrement avec la notion d’habiter qui en est au coeur et qui nous invite à inscrire les représentations et les pratiques spatiales au coeur de nos enseignements. Les autres programmes du cycle 4 et les nouveaux programmes de lycée notamment avec la question spécifique sur la France sont aussi l’occasion de pratiquer avec les élèves cette géographie sensible en plaçant le quotidien et l’expérience personnelle des élèves au coeur de nos pratiques de classe.
Les productions présentées ici relèvent essentiellement d’une cartographie sensible qu’on peut définir comme "un média de restitution de l’expérience du territoire" [Lefèvre, Q. urbaniste et designer]. Cette démarche considère bien la carte comme une représentation, et elle cherche à répondre à des questions telles que : "comment décrire l’émotion procurée par un lieu ? Comment mettre à plat ses habitudes dans un espace de vie ? Comment s’exprimer au-delà des informations factuelles établies ?"
Ainsi, la cartographie sensible permet de cartographier ce qu’on ne voit pas, des données immatérielles qui décrivent pourtant l’espace. Elle s’affranchit aussi des localisations et même des codes de représentations pour laisser place à un langage cartographie très personnel. Pour autant, elle intéresse le géographe car elle rend compte d’une perception de l’espace vécu par un individu ou un groupe et engage celui ou ceux qui la conçoivent dans une meilleure appréhension de son territoire et du territoire des autres. Finalement, la carte sensible ne s’oppose pas à la carte classique, elle la complète en devenant un autre moyen d’expression.
Cette approche fait l’objet depuis plusieurs années d’un grand intérêt dans le champ scientifique comme en témoignent par exemple les travaux de la géographe Elise Olmedo auprès de femmes d’un quartier défavorisé de Marrakech, en les suivant dans leur vie quotidienne, lors de leurs déplacements dans l’espace domestique et dans la ville et trouve un débouché didactique dans les propositions de Catherine Jourdan par exemple.
Les deux propositions didactiques qui vous sont proposées ici ont été réalisées avec les élèves du collège Fabre à Nice par des enseignantes d’histoire et de géographie et un enseignant en Arts plastiques. Ces démarches didactiques s’inscrivent dans un projet engagé sur le cycle trois par deux inspectrices du premier et du second degré. Par ailleurs, le stage proposé en 2018 2019 "enseigner les nouvelles approches de la géographie au collège" a également été l’occasion de présenter d’autres propositions en géographie sensible que pouvez trouver dans la rubrique du site consacrée aux productions de stage.
Pour approfondir la question, nous vous invitons à vous référer aux travaux et aux articles en ligne cités ci-dessous. Nous espérons que ces expériences vous donnent envie de vous y engager à votre tour et nous vous souhaitons de beaux moments de géographie sensible avec vos élèves et espérons recevoir vos témoignages et vos contributions. N’hésitez pas à communiquer :
Marie-Laure GACHE
IA-IPR Histoire et géographie
Quelques références :
- blog GéoPhotoGraphes&Carto
- Gaujal Sophie, "Carte sensible de leur lycée par une classe de 1re ES : apprendre sur le territoire en représentant son territoire", Hal, Mars 2018, Rouen, France.
- Site internet de Jourdan Catherine
- Site internet du designer et urbaniste Lefèvre Quentin
- Olmedo Elise, 2011, "Cartographie sensible, émotions et imaginaire", Vision Carto
- Rosemberg Muriel et Troin Florence, "cartographie du marseille d’un héros de roman policier (Total Khéops de JC IZZO)", Mappemonde, n° 121 juillet 2017
- Volvey Anne , "le corps du chercheur et la question esthétique dans la science géographique", L’Information géographique, 2014, vol 78
Diaporamas de la formation :
Propositions didactiques : Les projets du collège JH. Fabre - Nice
Enseigner les paysages par les paysages
Jalon - La guerre d'Algérie
Enseigner l'Histoire par l'image
Le Document en Histoire-Géographie
L'aménagement des territoires en France
Le défi du développement durable en Afrique
Enseigner la Révolution française
Enseigner les espaces productifs français
EMC - Enseignement moral et civique
Brésil : stage d'Hervé Théry (ac-clermont)
Les territoires de la mondialisation
Les enjeux des territoires européens
Les femmes dans la société française depuis 1945
villes et développement durable
Sous-catégories
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