Cela fait déjà quelques années qu’avec les C.P.E., j’ai eu à cœur d’initier la formation des écodélégués au collège Canteperdrix. Il s’agit d’un groupe hétérogène de trente élèves, avec des profils très diversifiés, formant une dynamique positive parce qu’ayant pour dénominateur commun, la même volonté très forte chez ces                                                                                    jeunes d’inscrire le
                                                                 développement durable au cœur de la société.

Leurs idées sont, elles aussi, variées en matière d’amélioration de nos modes de
fonctionnement. Elles touchent au cœur et demandent à être entendues et accompagnées, en sachant bien que ce processus requiert du temps et de la patience, dans un emploi du temps bien chargé et un rythme frénétique. Les souhaits des écodélégués et de ceux qu’ils représentent portent le rêve d’une inscription des projets pédagogiques en harmonie avec la nature. A la fois utopistes et nécessaires, ils mettent en œuvre, progressivement et à petits pas, un nouveau programme en matière de « démarche au développement durable », en vigueur depuis 2018, en constant déploiement.

Plusieurs ateliers proposant une pédagogie en petits groupes dans une philosophie d’E.S.S. (économie sociale et solidaire) ont pu être réalisés, avec l’association EVALECO, au Tiers-Lieu de la transition écologique (à l’ancienne école Sainte-Marthe), comme :

– l’informatique solidaire – où l’on peut apprendre à démonter et à remonter un ordinateur, où l’on examine ses composants dans une logique de recyclage-,-l’alimentation durable –où l’on s’interroge sur l’impact de nos plats, en lien avec les ressources planétaires et avec la consommation d’eau,-construction en « bois » -fabrication avec du matériau de récupération-.

D’autres activités pédagogiques axées sur le dérèglement climatique ont pu voir le jour, comme :

-la sensibilisation à la purification de l’eau –par des méthodes naturelles- avec l’intervention généreuse de l’association « Un Partage, un Sourire, un Bonheur ».- la fresque du climat, -nous réunissant Mme Canamas (mathématiques), Mme Denaro (histoire-géographie) et moi (lettres)-, s’avérant à la fois pragmatique et propice à la réflexion, utilisant des cartes -conçues par Mme Canamas-, devenues supports pour s’exprimer, formuler des rapports de cause et de conséquence, nommer des problèmes identifiés, tout en mettant la lumière sur des solutions positives, dans l’intérêt de « nos jeunes engagés ».

Plusieurs professeurs ont eu l’occasion de contribuer et de participer, dont la liste ne saurait être posée de manière exhaustive. Le but est, bien sûr, de permettre de créer des temps utiles, propices à une meilleure respiration globale et porteurs de possibilités concrètes et de chance pour l’avenir, dont les écodélégués pourraient bien être les initiateurs et les pionniers.

Armée de différents types de miel et de connaissances en soins et remèdes naturels pour apaiser certains maux et petits « bobos hivernaux », Madame Petro a pu proposer une initiation à l’apithérapie dans une classe de sixième, un vendredi après-midi. Les élèves de 6.8 ont alors pu participer à un temps d’éveil et d’apprentissage mêlant leurs sens- olfactif et visuel- dans un atelier qui devait, au départ, ne durer qu’une heure, mais qui s’est prolongé, tant l’intérêt suscité a été vif.

En tant qu’éducation à la santé et au développement durable, cette intervention –ni la première ni la dernière, souhaitons-le- vise à développer et à consolider des connaissances précieuses, dans un climat favorable à plus de bien-être et désireux de créer des ponts entre l’école et la nature, en tant que biodiversité qu’il s’agit de mieux préserver.

L’intervention de l’association « Un Partage, un Sourire, un Bonheur » avec son fondateur Maxime Corner, s’est effectuée de manière bénévole, dans deux classes de sixième, avec Mme Sarroche et dans une classe de cinquième, avec Mme Denaro. Il s’agit d’une O.N.G. qui, dans la même philosophie de partage et de générosité, vient en aide à des personnes sans-abri, à Cannes et aux alentours, et, par ailleurs, scolarise des enfants issus d’un milieu défavorisé au Bénin, tout en leur apportant un accès à l’eau potable. La dimension éducative en vigueur s’inscrit bien dans une prise de conscience menant à des échanges constructifs et des actions concrètes de préservation des ressources planétaires.

Très intéressés, les élèves ont pu poser leurs questions et s’ouvrir à une réflexion tant à dimension humanitaire qu’environnemental. Une correspondance s’est tissée entre de jeunes francophones au Bénin et 2 classes de 6^ème 8 ; un atelier de fabrication de dentifrice à base de produits naturels -à la composition sibylline-, ainsi qu’une sensibilisation à la solidarité ont été expérimentés.  

Enfin, jusque dans la salle A203, les 6èmes 5 et 6èmes 8 ont été initiés à la permaculture : chaque élève présent a pu repartir avec un semi de tomate ou de haricot, un certain vendredi après-midi. 

Ce sont des heures particulières où l’on peut à la fois questionner le monde tel qu’il est et s’inviter à proposer un monde meilleur, en sollicitant l’imagination et la curiosité intellectuelle de nos jeunes élèves.